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 2008 - Procès Michel Fourniret

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MessageSujet: Re: 2008 - Procès Michel Fourniret   2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Icon_minitimeJeu 22 Mai - 11:16

La lettre poignante d'une jeune victime à Fourniret


De notre envoyé spécial à Charleville-Mézières Stéphane Durand-Souffland 20/05/2008 | Mise à jour : 19:29 | Commentaires 7
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«J'ai parfois honte d'être en vie», écrit Marie, la jeune fille qui a réussi à s'échapper de la camionnette du tueur en série présumé, dans un texte lu devant la cour d'assises des Ardennes.

Grâce à Marie, 13 ans à l'époque, Michel Fourniret a été arrêté, définitivement, le 26 juin 2003. La voix de cette jeune fille s'est fait entendre ce mardi, aux assises des Ardennes, par le biais de son avocate.

Depuis l'ouverture du procès, Me Isabelle De Moffarts s'est signalée par des interventions aussi rares que pertinentes. Cette grande jeune femme blonde, fraiche et naturelle, aux cheveux courts et aux joues rouges comme en ont les angelots des peintures de la Renaissance, n'a posé que de bonnes questions. Alors que l'épilogue approche, elle parle donc pour Marie. Voici la lettre adressée à Michel Fourniret que laisse la jeune miraculée, réfugiée du Burundi en Belgique, qui avait frappé le prétoire par sa sagesse irradiante.

«J'avais très peur de venir, de vous revoir, des questions pièges de vos avocats, de me faire détester de ces familles qui ont perdu un enfant. Jusqu'à la veille, j'ai songé à me débiner. Si je suis venue, c'est pour ces filles qui sont devenues mes sœurs [Me De Moffarts cite les prénoms de toutes les victimes]. Je voudrais leur prêter mon regard, ma voix, mon cœur (...).» J'avais 3 ans quand la guerre a éclaté au Burundi, six ans quand les rebelles ont envahi ma ville, Bujumbura. Avec ma famille, nous nous cachions dans le grenier. Nous aplatissions notre nez pour ressembler à des Hutus... nous avons fait le choix de vivre (...).

«Monsieur Fourniret, dans quelques jours, vous n'intéresserez plus personne»

[Me De Moffarts en arrive à l'enlèvement par Michel Fourniret]. Lorsque vous m'avez dit que vous étiez pire que Dutroux, j'ai su que je n'aurai d'autre issue que la mort. J'ai eu l'immense tentation d'abandonner la partie, mais j'ai eu comme un électrochoc en pensant à mes parents. Alors, j'ai continué à me débattre. Les autres enfants l'ont fait aussi, j'en suis certaine.» Pourquoi suis-je en vie ? C'est la question obsédante à laquelle je n'ai pas de réponse. Il arrive que des personnes me félicitent : plus on me félicite, plus j'ai honte d'être en vie (...)» Après les révélations de Monique Olivier [en juin 2004], je n'étais plus seule en cause. Les autres parents m'ont parlé de leurs enfants, montré des photos d'eux, narré leur calvaire. J'essayais de comprendre avec mon cœur de 14 ans. Je me sentais impuissante à adoucir leur peine.»

«Monsieur Fourniret, dans quelques jours, vous n'intéresserez plus personne (...) J'ai beaucoup pensé aux miens, qui s'entretuent dans mon pays. Le Mal nous guette chaque jour, nous flirtons avec lui. Vous, vous vous êtes laissé posséder par lui. Pourtant, je veux croire qu'il existe, enfouie en vous, une infime parcelle de bien.»

«Vos proches vous ont exhorté à laisser tomber le masque. Je vous le demande à mon tour, au nom de celles qui ne sont plus là. Je me dis que si elles étaient là, elles vous demanderaient aussi d'abréger la souffrance de ceux qui attendent encore. Redevenez un homme, un frère en humanité ! Dites-nous si vous avez arraché d'autres enfants à la vie. C'est votre dernière chance de faire quelque chose de bien dans votre vie : vous avez gâché toutes les autres.»

[Aux familles] Merci de m'avoir accueillie comme l'une des vôtres. J'ai senti que vous ne m'en vouliez pas, malgré ce «pourquoi ?» sans réponse. Je vous fais une promesse. A chaque fois que je serai tentée de me laisser aller, c'est pour vous et pour vos filles qu'avec l'aide de Dieu, je me ressaisirai. Ce sera ma façon de vous dire merci».
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MessageSujet: Re: 2008 - Procès Michel Fourniret   2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Icon_minitimeJeu 22 Mai - 11:19

À Charleville, Me Lombard exécute le «couple assassin»


De notre envoyé spécial à Charleville-Mézières Stéphane Durand-Souffland 20/05/2008 | Mise à jour : 21:19 | Commentaires 4
2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Bc93a410
À Charleville-Mézière, hier, Me Paul Lombard, avocat des parties civiles, est longuement revenu sur le «pacte criminel » scellé entre les deux ex-époux. Crédits photo : AFP

Pour l'avocat de la famille d'Élisabeth Brichet, Michel Fourniret et Monique Olivier ne méritent pas « la moindre circonstance atténuante».

Me Paul Lombard joue, depuis des années, de sa crinière blanche et de sa Légion d'honneur pour faire croire aux cours d'assises qu'il fait ses adieux judiciaires, mais l'alerte octogénaire plaide toujours avec la fougue d'un novice le métier en plus. Il arpente le prétoire et scande comme s'il dictait ses mémoires, mais ici, à Charleville-Mézières, c'est bel et bien une poignante oraison qu'il prononce au bord de la tombe sauvage d'Élisabeth Brichet, martyrisée à 12 ans par le couple Fourniret.

À l'accusé : «J'aurais voulu vous voir creuser ce trou, avec votre bêche.»

Aux jurés : «Vous voyez le tableau ? Lui, avec une bêche…»

Ça, c'est le métier : donner à voir plus qu'à entendre en cette trentième journée de débats, alors que les oreilles sont saturées. Synthétiser un dossier tentaculaire en quelques phrases simples, fortes, qui constitueront la musique subliminale du délibéré.

Devant les familles des victimes qui sont toutes présentes, devant ces pères et ces mères venus une rose blanche à la main, l'avocat qui fait semblant d'être vieux est le premier représentant des parties civiles de chair et de sang à plaider (avant lui, les conseils de diverses associations ont livré quelques pompeuses banalités et crié au loup-garou). En moins d'une heure, Me Lombard dresse le portrait implacable d'un «couple assassin» dont aucun des membres ne mérite, selon lui, «la moindre circonstance atténuante». Habilement, il se garde de sombrer dans l'exorcisme de bazar, mais pioche dans les déclarations de Michel Fourniret et de Monique Olivier, qui répondent de sept meurtres, de quoi les accabler. Leur description d'Élisabeth, par exemple, et de sa «silhouette de danseuse classique», de cette fillette que le tueur, bientôt, aura transformée en «loque humaine».

Pour l'attirer dans sa fourgonnette, le couple a utilisé son fils, bébé gazouillant à l'arrière du véhicule : «C'est dans une nursery qu'elle entre, Élisabeth !», tonne l'orateur, renforçant par cette image le caractère abject du traquenard. Et encore cette formule atroce de l'accusé qui aurait eu une vision de l'Immaculée Conception à l'âge qu'avait sa proie lorsqu'il lui arracha son dernier souffle : «Elle ne m'inspirait rien avant son étranglement». «Si vous avez vu la Vierge, Michel Fourniret, elle ne doit pas être fière de vous», lance Me Lombard au pervers incurable, dont le visage est ravagé, comme un Dorian Gray qui, d'un coup, aurait vieilli de sept crimes.

«Les cris de vos victimes»

Feuilletant la fameuse correspondance de 1987, l'avocat démontre, mais c'est presque trop facile pour lui à ce stade du procès, que les deux signataires ont conclu un pacte de mort. Soudain, il interpelle Mme Olivier, l'«aide du bourreau» restée sourde aux supplications d'Élisabeth «Madame, sauvez-moi, sauvez-moi !» , la femme indigne qui infligera à la gamine terrorisée une toilette intime avant de la livrer à son «fauve». À l'accusée, donc : «Je souhaite que, plus heureuse que Lady Macbeth, les cris de vos victimes ne viennent pas troubler le silence des prisons.» L'intéressée garde la tête basse.

Me Lombard se tourne vers son mari : «Vous, Fourniret, qui avez vu la Vierge, puisse-t-elle intercéder auprès de son Fils pour qu'après la perpétuité que prononceront sans doute les hommes, vous échappiez à la damnation éternelle.»

Michel Fourniret, lui, soutient le regard du vieillard qui n'a eu de cesse de «savoir où se terrait l'homme» dans l'enveloppe charnelle du meurtrier inaccessible aux remords, claquemuré dans le box en verre blindé. Les yeux hagards de l'Ardennais sont ceux de celui qui découvre soudain, sans vraiment le comprendre, que l'humanité a été la plus forte.
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MessageSujet: Re: 2008 - Procès Michel Fourniret   2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Icon_minitimeJeu 22 Mai - 11:21

Le «couple assassin» dénoncé par les parties civiles


De notre envoyé spécial à Charleville-Mézières, Stéphane Durand-Souffland 22/05/2008 | Mise à jour : 01:46 |

PROCÈS FOURNIRET - Pour les avocats des familles, Monique Olivier a la même responsabilité dans les meurtres des jeunes filles que son époux, Michel Fourniret.

Les parties civiles ont désormais plaidé devant les assises des Ardennes. Ce jeudi, Michel Fourniret et Monique Olivier entendront le réquisitoire qui sera prononcé à leur encontre. Lundi, la défense de Mme Olivier aura la parole ; mardi, ce sera au tour de celle de M. Fourniret. Le verdict est attendu le lendemain, 28 mai.

Les parties civiles, donc. Me Didier Seban, en ce mercredi après-midi, ouvre le feu. Depuis le début du procès, il attaque le box à la hache, n'épargnant aucun de ses deux occupants. C'est dans cette veine qu'il plaide pour la famille de Jeanne-Marie, martyrisée le 18 mars 1989.

Me Seban, bien sûr, n'est pas qu'un bûcheron judiciaire. Cet avocat intelligent évoque avec beaucoup de tact le désarroi de la famille Desramault, quasiment détruite par le meurtre de la fille unique et adorée. Il fustige au passage l'incurie d'une certaine justice qui, en moins de deux mois, avait classé sans suite à Auxerre le dossier d'Isabelle Laville, en 1987 -le premier d'une série de sept meurtres. Le procureur de l'époque dirige aujourd'hui l'Inspection générale des services judiciaires : il lui revient de sanctionner les magistrats négligents, note Me Seban... Pour l'avocat, Michel Fourniret et Monique Olivier sont aussi coupables l'un que l'autre. Il se rassoit en citant un poème de Rimbaud, le plus célèbre enfant de Charleville, intitulé : Les Mains de Jeanne-Marie.

Un conte cruel contemporain où sévissent deux loups

Place à Me Sabine Barz, qui épaule la famille de Natacha Danais. Cette jeune femme blonde rappelle que l'adolescente de 13 ans, martyrisée le 21 novembre 1990, fut d'abord une enfant vivante, bien vivante : « Elle rêvait d'aller à Paris. Elle venait de tomber amoureuse pour la première fois. Elle voulait faire les Beaux Arts, devenir styliste, ouvrir une boutique à New York sur la 5 e avenue ». Pour Me Barz, la culpabilité de Monique Olivier ne fait aucun doute : « C'est elle qui a fait monter la gamine » dans le fourgon, affirme-t-elle sur la foi du témoignage, capital, de la sœur de Natacha. Le viol post-mortem semble également hautement probable, poursuit-elle avant de demander aux jurés de sanctionner un « couple assassin ».

Me Hervé Dupuis, à présent. Il est bâtonnier du barreau des Ardennes, il mesure 1,95m, il a des épaules de déménageur et pourtant, il aura du mal à contenir ses larmes. De sa voix veloutée, il rappelle que Céline Saison a été enlevée le 16 mai 2000, au sortir d'un bac blanc de philosophie. Le sujet sur lequel a planché celle qui sera mise à mort quelques heures plus tard : « Existe-t-il une servitude volontaire ? ». Monique Olivier, fausse esclave de son mari, se recroqueville sur elle-même. Son visage rond disparaît peu à peu : elle organise, dans le box, l'éclipse de sa face de lune.

Le bâtonnier Dupuis continue. Il revient sur l'épisode fameux dit de l'« or des Postiches », qui se termine par l'assassinat de Farida, épouse du codétenu de M. Fourniret qui a organisé l'opération. Après cela, Mme Olivier, qui a assisté au crime, se rendra au parloir de Fleury-Mérogis endormir la méfiance de Jean-Pierre Hellegouarch, truand de première division. « Bravo, Madame, il faut des couilles pour y parvenir !» Au-delà de la trivialité volontaire, l'avocat place Mme Olivier au même niveau de malfaisance que son mari.

Me Jocelyne Beyer-Buchwalter lui succède. Représentant, comme son associé Gérard Chemla qui lui succèdera bientôt, les familles Leroy, Parfondry et Thumpong, elle propose à la cour sa version du Petit chaperon rouge. Un conte cruel contemporain où, chacun l'aura compris, sévissent deux loups. Me Beyer-Buchwalter s'en prend cependant davantage à la louve, cette femme qui se présente « lisse comme un papier gras » mais dont la responsabilité, selon elle, est égale à celle du mâle.

Il revient à Me Gérard Chemla de prononcer la quinzième et dernière plaidoirie pour le camp des victimes -dix de ses confrères s'étaient exprimés mardi. L'avocat rémois est apparu, depuis le 27 mars, comme le fer de lance de la partie civile. Ses questionnements furent les plus poussés, les mieux construits et, souvent, les plus productifs. Il s'acquitte brillamment de l'exercice final.

« Qui est la femme de l'assassin ? »

« Je n'en peux plus », lance-t-il aux jurés qui, bien qu'ils n'en aient jamais rien laissé paraître, sont probablement, eux aussi, à bout de force. « Ces corps d'enfants, ces cris qu'on entend tous, ces mains qu'on imagine autour d'un cou d'enfant... » Me Chemla s'arrête là, car il refuse de jouer avec l'émotion.

Il entend surtout clouer le bec de ceux qu'il a entendus, dehors, crier « A mort Fourniret ! », au passage du cortège policier. Pour ce faire, il n'élude pas, bien au contraire, le constat d'échec d'une justice inefficace. Il dit la mollesse, les errements, la « nullité » d'un système qui n'est pas taillé pour des adversaires du calibre des Fourniret. « Ça n'a pas encore changé, c'est inacceptable ! », tonne l'avocat.

Puis, au fil d'un propos maîtrisé servi par une diction impeccable, tout en retenue, il pose la question fondamentale : « Qui est la femme de l'assassin ? » Comme tout à l'heure le bâtonnier Dupuis, il pense que Mme Olivier constitue l'élément fort du tandem massacreur : « Il y a un chef qui dit que l'autre [la victime] ne compte pas, que le meurtre est autorisé. Qui a donné le permis de tuer ? Qui est le chef ? Michel Fourniret, vous avez cru que c'était vous. Mais je pense que c'était Monique Olivier. Certes, le premier assassinat enfonce le barrage. Mais c'est elle qui dit : « Je t'accompagne, tu as droit à ta vierge, je te la donne », ce qui signifie : « Elle n'existe pas, elle ne compte pas».

Et d'enchaîner sur la description ironique de Monique Olivier en victime professionnelle : « Elle est victime de son papa, de sa maman, de son frère, du militaire [avec lequel elle perdit sa virginité], d'André M. [son premier compagnon], de Mark Wilson [avec lequel elle avait contracté un mariage blanc], et bien sûr de Michel Fourniret. Après son arrestation, elle sera victime des policiers belges -pensez, l'un d'eux l'a même traitée de « poule crevée » !-, des policiers français, du procureur de Charleville qui l'aurait frappée, du président de la cour d'assises qui l'aurait harcelée à l'audience. Et de nous, avocats des parties civiles, qui avons profité du silence de Michel Fourniret pour nous acharner sur elle ! Vous êtes victime et vous en jouissez, car c'est votre passeport pour la manipulation des uns et des autres. Vous nous l'avez dit en nous avouant que vous aviez votre place dans le fantasme de votre mari : celle de la petite victime ». Chacun, en effet, se souvient de ce moment hors du commun où, prise dans l'étau d'un questionnement de Me Chemla, Mme Olivier avait dû admettre que, dans l'intimité, l'Ardennais pervers et elle-même « rejouaient » les enlèvements et les viols.

Me Chemla en aura fini avec une supplique aux jurés : « Vous n'aurez pas plus de pitié pour elle qu'elle n'en a eu pour les victimes ». A l'accusée, qui avait laissé les proies du couple la supplier en vain de les sauver, il parle aussi de pitié : « N'en demandez pas, Madame, nous risquerions d'être sourds ».
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MessageSujet: Re: 2008 - Procès Michel Fourniret   2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Icon_minitimeVen 30 Mai - 0:23

La perpétuité réelle requise contre Fourniret


De notre envoyé spécial à Charleville-Mézières Stéphane Durand-Souffland 23/05/2008 | Mise à jour : 00:07 | Commentaires 11
2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 A4fbae10
L'avocat général Francis Nachbar, jeudi, avant son réquisitoire devant la cour d'assises des Ardennes. «Nous avons affaire à un couple de criminels d'une cruauté et d'une inhumanité que jamais notre pays n'avait imaginé connaître», a déclaré le magistrat. Crédits photo : AFP

Après un réquisitoire de trois heures, l'avocat général a requis la peine maximale contre le tueur en série. Ce dernier répondait de sept meurtres aggravés de jeunes filles commis en France et en Belgique entre 1987 et 2001.

«Je n'en peux plus !», s'écriait mercredi soir Me Gérard Chemla, l'âme de la partie civile, avant de tirer les leçons de l'épopée criminelle du couple Fourniret et des ratés de la justice. «Je n'en peux plus», reprend jeudi l'avocat général Francis Nachbar qui, depuis des heures, énumère ad nauseam les détails épouvantables sous lesquels croulent, depuis le 27 mars, les assises des Ardennes.

En cette trente-deuxième journée d'audience, au tout début de son propos, le magistrat dévoile le fond de sa pensée : «Ce sont des faits terrifiants, nauséabonds, ab­jects. Ce n'est pas à vous que je m'adresse, Fourniret, mais aux vrais êtres humains.» Pourquoi ne pas s'arrêter là en demandant là, sans tergiverser, parce que personne n'en peut plus, la peine maximale pour le tueur et sa «sorcière sournoise» ? Les exorcismes les plus courts ne sont-ils pas les meilleurs ? À la sauvagerie archaïque des faits, pourquoi ne pas opposer la violence d'un réquisitoire nu ?

Mais M. Nachbar, laboureur consciencieux du champ de mort ensemencé par «les deux fêlés», tient à marquer les esprits. Penserait-il que certains jurés sont tentés par l'acquittement ? La colère du magistrat, de ce rouage essentiel du dossier depuis cinq ans, n'est pas feinte ; sa sincérité, à l'évidence, est totale. Mais pourquoi diable décrire à nouveau, minute par minute, le calvaire d'Isabelle, Fabienne, Jeanne-Marie, Élisabeth, Natacha, Céline et Mananya ? Lui-même n'en peut plus, crie-t-il ! Les débats sont clos : il n'y aura pas un mot, aujourd'hui, dans ces colonnes, des agissements du couple Fourniret. Nul, hélas, ne les a oubliés. Chacun se souvient qu'à 99 %, les accusés ont reconnu les avoir commis. L'avocat général rouvre donc son dossier. Il raconte l'histoire, en y mettant le ton qui convient, en flétrissant à intervalles réguliers le box dans lequel l'Ardennais, ­raide comme un passe-lacet, ­garde les yeux fermés, tandis que Mme Olivier contemple le sol en se ratatinant sur elle-même : «Fourniret, vous êtes un clown !» «Vous n'êtes pas un fauve, vous n'êtes rien, rien, rien, Fourniret !» «Vous êtes, Fourniret, un monstre nécrophile !», etc. Il n'oublie pas non plus sa femme, comparée, entre autres, à une «grosse araignée gluante à la face flasque et aux yeux cruels».

Tout à l'heure, l'avocat général Xavier Lenoir, qui épaule son collègue au ministère public, déclarera, en entame de son long développement : «Si les crimes ont été commis par des monstres, ni vous, ni moi, n'avons notre place ici.» Comprenne qui pourra. On n'en peut plus…

M. Nachbar, il faut lui en donner acte, n'oublie rien. À part, peut-être, le classement sans suite en janvier 1988, par le parquet d'Auxerre, au bout de six semaines, de la disparition d'Isabelle Laville. Ou encore le classement, en 1998, de la plainte d'un truand dont les Fourniret avaient assassiné l'épouse si cette procédure avait prospéré, deux jeunes filles auraient peut-être été sauvées.

Sans surprise

Il est 19 h 30. L'avocat général, sans surprise, requiert la peine maximale à l'encontre de chacun des accusés : perpétuité incompressible pour Michel Fourniret, perpétuité assortie d'une période incompressible de trente ans pour Monique Olivier. Les assises se vident lentement, lourdement. On croirait voir les convives quittant la salle surchauffée d'un sinistre banquet où on leur aurait servi une cuisine à l'ancienne, avec des plats en sauce trop riches, des vins trop capiteux, des desserts trop écœurants, des digestifs trop al­coolisés. Des convives qui di­raient, au bord du malaise : «On n'en peut plus».
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MessageSujet: Re: 2008 - Procès Michel Fourniret   2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Icon_minitimeVen 30 Mai - 0:27

L'avocat de Monique Olivier charge Michel Fourniret


De notre envoyé spécial à Charleville-Mézières Stéphane Durand-Souffland 26/05/2008 | Mise à jour : 21:21 |
2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 746c2610
Me Richard Delgenès a demandé, lundi, aux jurés de marquer «une différence symbolique» entre sa cliente et Michel Fourniret. Crédits photo : AFP

Les familles des victimes ont refusé d'assister aux plaidoiries. Elles ont quitté la salle et se sont rendues sur le lieu de la découverte du corps d'une des victimes.

Oui, il est possible de «défendre Monique Olivier sans renier les faits et en respectant les victimes». Me Richard Delgenès en a, lundi, administré la preuve aux assises des Ardennes, par le biais d'une plaidoirie enfiévrée. Avant lui, son père, Me Jean-Paul Delgenès, avait commencé à replacer les accusés dans l'ordre protocolaire du crime qu'il souhaite voir respecté : Michel Fourniret, d'abord, tueur manipulateur à la dangerosité intrinsèque. Monique Olivier, ensuite, complice certes, mais instrumentalisée.

Me Delgenès fils prend le relais. À 36 ans, il manie parfaitement les vieilles ficelles «Si j'étais juré», «n'oubliez pas votre serment», «demain, vous serez seuls face à votre conscience», etc. Mais il ne s'en contente pas et propose une habile lecture du dossier. Sa partialité, à l'évidence, est totale. Mais celle de l'avocat général, jeudi dernier, l'était aussi. À ce dernier, manquait singulièrement le sens de la nuance qui fait la force de la plaidoirie d'aujourd'hui.

«Monique Olivier dit souvent qu'elle ne sait plus, entame Me Delgenès, mais c'est elle qui a dit tout ce qu'on sait.» Il fustige les idées préconçues et entreprend de dissocier les deux accusés comme un chirurgien libérerait un siamois de l'autre, quand le ministère public, empêtré dans son bestiaire de pacotille, s'acharnait à en faire un «monstre» à deux têtes.

Selon Me Delgenès, M. Fourniret n'est pas «rien du tout, monsieur l'avocat général. D'ailleurs, vous vous êtes bien gardé de le dire à ses victimes de 1986 quand elles sont venues déposer !». Et de rebaptiser le fameux «pacte criminel» de 1987 en «diktat criminel» imposé à Mme Olivier par son futur mari, et dans lequel un seul crime était explicitement projeté : le meurtre non perpétré de l'ancien compagnon de l'accusée. Bien sûr, Me Delgenès occulte les sordides échanges sur fond de virginité, de «membranes», de «jeune fente».

«Le germe de la repentance»

À la place, il met en exergue les divergences des experts qui ont diagnostiqué chez sa cliente, au choix : soumission sans perversion, pas de soumission mais peut-être de la perversion, perversion tout court, soumission tellement établie qu'elle en devient perverse… M. Fourniret lui-même s'est peut-être trompé sur son compte, mais «on ne peut pas la condamner pour ce qu'il a vu en elle», poursuit le plaideur.

L'avocat veut croire, bien que les impressions d'audience semblent défavorables à Mme Olivier, que l'«expression des remords est le germe de la repentance». Il pourfend encore un réquisitoire qui voulait faire de Michel Fourniret un homoncule «attiré dans sa toile par une grosse araignée gluante», une mouche ballottée par la tornade criminelle qui emporta sept innocentes entre 1987 et 2001. «Michel Fourniret est passé du rôle d'accusé à celui de témoin à charge, déplore l'orateur. La réalité, ce n'est pas cela ! Michel Fourniret est tout sauf un petit soldat !» Me Delgenès demande à présent aux jurés de marquer «une différence symbolique» entre les deux accusés. Il tient pour acquis que Mme Olivier, clairement présentée comme «complice», écopera de la réclusion à perpétuité, mais il espère que la période de sûreté n'atteindra pas le maximum prévu de trente ans.

De l'autre côté de la barre, à l'avant-veille du verdict, les bancs des parties civiles sont vides. Dommage : pas un mot des Mes Delgenès père et fils n'était de nature à outrager ces gens de bien. Au préalable, le président avait demandé aux familles de retirer les photographies des sept victimes disposées au premier rang. Elles les ont prises et sont parties, dans une atmosphère lourde. M. Latapie a eu raison : même au procès du couple Fourniret, les assises n'appartiennent à personne.
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MessageSujet: Re: 2008 - Procès Michel Fourniret   2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Icon_minitimeVen 30 Mai - 0:30

Fourniret ne fera pas appel


C. M. (lefigaro.fr) avec AFP et AP 27/05/2008 | Mise à jour : 15:55 | Commentaires 1
2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Bd394310
Le président de la cour, ses deux assesseurs et les neuf jurés populaires sont cantonnés dans une caserne de CRS le temps de leurs délibérations. Crédits photo : AFP

Avant même le retrait de la cour pour délibérer, le tueur en série présumé a prévenu qu'il respecterait sa décision.

Deux mois jour pour jour après le début du procès de Michel Fourniret et de Monique Olivier, la cour d'assises des Ardennes s'est retirée pour délibérer mardi. Le président de la cour, ses deux assesseurs et les neuf jurés populaires sont cantonnés dans une caserne de CRS le temps de leurs délibérations, qui devraient durer jusqu'à demain.

Dans sa plaidoirie, l'un des trois avocats commis d'office de Michel Fourniret, Me Pierre Blocquaux, a annoncé qu'il ne ferait pas appel de sa condamnation. «Sa peine il la subira, il l'accepte. Il n'a pas le choix. Mais l'acceptation de cette peine est peut-être le seul petit signe envers les familles», a ajouté l'avocat.

«Réquisitoire du petit Francis»

Dans un texte préparé à l'avance et lu lors des plaidoiries de la défense mardi, le principal accusé, jugé pour sept meurtres de jeunes filles précédés de viol ou tentative entre 1987 et 2001, s'en est notamment pris à l'avocat général Francis Nachbar qu'il a qualifié de «roquet». Jeudi, ce dernier avait requis la peine maximale du code pénal contre Fourniret, à savoir la réclusion criminelle à perpétuité «incompressible», durcissant les conditions d'un aménagement de peine au bout de trente ans de période de sûreté. Les mains et la voix tremblantes, Fourniret a reproché à Francis Nachbar d'avoir «craché l'anathème», dans «un gigantesque réquisitoire du petit Francis». L'avocat général l'avait qualifié jeudi de «petit Fourniret».

Concernant son épouse et complice présumée, Michel Fourniret a déclaré : «Je persiste à dire que Monique Olivier est une pauvre bonne femme incapable de nuire à quiconque individuellement dans la société». Francis Nachbar a demandé la perpétuité assortie d'une période de sûreté de 30 ans contre celle qui est accusée d'être coauteur d'un meurtre et complice dans trois autres.

Le verdict est attendu dans l'après-midi de mercredi.
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MessageSujet: Re: 2008 - Procès Michel Fourniret   2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Icon_minitimeVen 30 Mai - 0:33

La dernière provocation de Michel Fourniret


De notre envoyé spécial à Charleville-Mézières Stéphane Durand-Souffland 27/05/2008 | Mise à jour : 21:23 | Commentaires 1
2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 79c37510
Avant que Michel Fourniret (à gauche) ne s'exprime, Me Blocquaux a annoncé dans sa plaidoirie que s on client ne ferait pas appel. Crédits photo : AFP

Le tueur en série, qui sera fixé sur son sort mercredi, s'est lancé hier dans une sinistre tirade, distribuant bons et mauvais points aux acteurs du procès.

Michel Fourniret quitte la scène en ânonnant des vers de mirliton de sa facture, Racine au petit pied réglant en alexandrins ses comptes avec l'avocat général, moquant, «le gigantesque réquisitoire du petit Francis» [Nachbar]. Juste avant lui, Monique Olivier avait balbutié : «Je regrette tout ce que j'ai fait.» Invité à prendre la parole en dernier, l'Ardennais donne donc une image pathétique de lui-même, injuriant le ministère public, distribuant poussivement quelques bons points au président Latapie («gaucher qui pour le droit, ne ménage pas sa peine») ou à tel avocat de la partie civile.

Dans un silence gêné, la cour et les jurés se retirent pour aller délibérer dans une caserne de CRS, à la périphérie de Charleville-Mézières. Leur verdict est attendu ce mercredi en milieu d'après-midi, mais on ne voit pas par quel prodige les accusés échapperaient à la réclusion criminelle à perpétuité requise à leur encontre jeudi dernier.

Dans la foulée, les deux avocats généraux, Francis Nachbar et Xavier Lenoir, estiment opportun de tenir une conférence de presse. Bien qu'ils aient requis une demi-journée entière, les deux magistrats ont pensé qu'il convenait aujourd'hui de sous-titrer leur discours. Qu'apprend-on ? Rien : ils maintiennent leurs propos. Fallait-il, pour un si piètre bénéfice, réquisitionner une salle d'audience annexe avant la fin du procès, de surcroît en présence d'une claque qui applaudit cette éblouissante prestation, lui donnant ainsi des allures de réplique aux critiques formulées par nombre de commentateurs ? En début d'après-midi, Me Pierre Blocquaux avait pris la parole au nom des trois conseils de M. Fourniret. «À quoi sert-il de défendre quelqu'un qui ne veut pas être défendu parce qu'il estime qu'il n'est pas défendable ?», demande-t-il en préambule. Il répond en expliquant ce qu'est un avocat de la défense aux prises avec un client singulier qui lui interdit de faire son travail.

Me Blocquaux, surtout, rappelle que «quoi qu'il ait fait, c'est un homme qu'on juge». Petit coup de griffe, tout en finesse, à M. Nachbar qui, naguère, partait en grand équipage à la chasse aux «monstres».

Tout gâcher

«La seule défense utile aurait été de le défendre contre lui-même, poursuit l'orateur. Pas au sens de plaider, d'expliquer, mais au sens d'interdire, de stopper.» Il fustige au passage «les occasions manquées, les incuries» du système judiciaire qui ont permis au couple Fourniret-Olivier de poursuivre durablement son carnage.

La vie de Michel Fourniret ? «Un champ de ruines», avec une «contamination mortifère» et des «dégâts collatéraux» parmi lesquels le suicide, en 2006, de Marie-Hélène, fille d'un second mariage de l'accusé, dont la jumelle, Anne, avait bouleversé la cour et son père , lors de sa déposition. Il va bientôt être temps de conclure. «Michel Fourniret ne relèvera pas appel de la décision qui sera rendue», promet l'avocat. Me Blocquaux offre à présent aux familles des victimes, présentes pour l'écouter, «le silence de la compassion, le silence du recueillement nourri de la mémoire et du souvenir d'Isabelle, Fabienne, Jeanne-Marie, Élisabeth, Natacha, Céline et Mananya. J'y ajouterai Farida Hammiche [tuée en 1988 pour voler «l'or des Postiches»] et Marie-Hélène, qui était née Fourniret». Sans transition, il cite deux vers de Baudelaire : «Sois sage, Ô ma douleur et tiens-toi plus tranquille/Tu réclamais le soir, il descend, le voici»… Une atmosphère obscure enveloppe les assises : Michel Fourniret se lève. Il va tout gâcher avec ses affreuses rimes.

» Les confidences de l'avocat de Fourniret
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MessageSujet: Re: 2008 - Procès Michel Fourniret   2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Icon_minitimeVen 30 Mai - 0:37

Les confidences de l'avocat de Fourniret avant le verdict

Par Stéphane Durand-Souffland 27/05/2008 | Mise à jour : 23:51 | Commentaires 4
2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 7c8d2910
Commis d'office, Me Pierre Blocquaux s'est efforcé de défendre Michel Fourniret en accomplissant un «travail d'accompagnement, d'assistanat». Il a administré une défense palliative qui ne sauvera pas son client, mais a épargné d'inutiles souffrances aux parties civiles. Crédits photo : SIPA

Défenseur d'un accusé qui ne voulait pas être défendu, le bâtonnier Pierre Blocquaux s'est confié au Figaro.

La grosse main de Michel Fourniret se faufile à travers l'étroite ouverture pratiquée dans le verre blindé du box. Il tient une feuille de papier et, du piquant de l'angle, tapote le crâne de Me Pierre Blocquaux. L'avocat se saisit machinalement de la millième note du graphomane criminel, la lit et la glisse dans une chemise cartonnée, avec les autres.

Depuis l'ouverture du procès aux assises des Ardennes, le 27 mars dernier, l'accusé et son principal conseil ont formé un curieux attelage. Celui-ci comme celui-là connaissaient depuis longtemps la peine : ce sera la perpétuité réelle pour l'Ardennais âgé de 66 ans, qui a reconnu les meurtres de sept jeunes filles. Aucun suspense judiciaire, donc. De surcroît, l'accusé ne souhaitait pas être défendu, bien que le Code pénal lui impose la présence d'un avocat, fût-il taisant. Me Blocquaux a toutefois plaidé mardi, quelques minutes. Son client lui avait donné une étrange lettre de mission : «Vous pouvez dire ce que bon vous semble pour servir ce que votre conscience vous dicte.» Michel Fourniret ne s'exprime que par périphrases, aphorismes, consignes à double fond. Il parle de «conscience» alors que le contenu de la sienne reste un mystère. Michel Fourniret utilise notre langue, mais se barricade dans son monde.

Pierre Blocquaux, 60 ans, bâtonnier des Ardennes à deux reprises, travaille dans son bureau, entouré des herbes folles d'un petit jardin. Il se souvient parfaitement de sa première rencontre avec «le tueur en série français le plus achevé», pour reprendre l'expression, clinique et non admirative, du psychiatre Daniel Zagury. C'était dans une geôle du palais de justice. Le criminel venait d'être extradé de Belgique. L'avocat : «Bonjour, M. Fourniret, je suis Me Blocquaux.»

Le client, toujours respectueux en pareille circonstance des politesses de salon, où la flatterie n'a pas plus de valeur que ses futures promesses aux assises : «Je suis très heureux de faire votre connaissance. J'ai beaucoup entendu parler de vous.» L'avocat, nullement dupe : «Confidence pour confidence, moi aussi.»

«Avec mes avocats, nous parlons surtout de Flaubert»

Ce n'est pas une amitié qui s'est nouée là, mais une relation très spéciale entre un paria de la société et un professionnel de grande classe qui se considère comme «le lien entre le monde de Michel Fourniret et le monde normal». Défendre l'indéfendable tueur de vierges consiste en effet à accomplir un «travail d'accompagnement, d'assistanat». Pour user d'une image médicale, l'avocat administre une défense palliative, qui ne sauvera pas le patient du cachot mais devra épargner d'inutiles souffrances aux parties civiles.

Me Blocquaux a été commis d'office, ainsi que Mes Bourbouze et Jumelin. «En face de quelqu'un comme lui, explique le premier, le contact individuel est dangereux. Il ne faut surtout pas présupposer que l'avocat est plus malin que son client, au risque de se retrouver manipulé, instrumentalisé. À trois, nous nous protégeons de ce péril.»

Avec Michel Fourniret, dont il ne dit jamais de mal, Me Blocquaux aborde peu les faits eux-mêmes : tout a été dit en amont des débats. À l'audience, le meurtrier vaniteux avait d'ailleurs déclaré : «Avec mes avocats, nous parlons surtout de Flaubert.» Le plus difficile à contenir, c'est son caractère imprévisible. Mais, en l'absence d'enjeu judiciaire, Me Blocquaux a décidé de rester discret : «Aux assises, ordinairement, l'avocat surveille son client comme le lait sur le feu, pour ne pas qu'il réduise ses efforts à néant par une simple maladresse. Or, M. Fourniret ne veut pas être défendu : on n'a pas à lui conseiller telle ou telle attitude. Sa liberté de parole est totale. Quand il traite Me Seban, partie civile, de “petit avocat de merde”, je n'interviens pas : je ne suis pas chargé de la police de l'audience.»

De fait, s'il a parlé, en cumulé, une heure depuis le 27 mars (plaidoirie comprise), c'est le bout du monde. Ce procès, sur ce point également, est hors du commun : box et défense gèrent le temps et la parole chacun à sa manière, le premier en prisonnier de la perversion qui lui tient lieu de colonne vertébrale, le second en vigie exigeante d'une certaine tenue judiciaire.

Parfois, l'accusé pleure. Immé­diatement après, il reprend le contrôle, en «technicien habitué au bureau des méthodes», selon l'une des définitions qu'il a données de sa personne. Confronté à cette production lacrymale, Me Blocquaux garde la tête froide et s'en remet à Saint-Exupéry : «J'ai trop vu la pitié s'égarer.» Mais l'homme qui semble né avec une robe noire a certainement trop de cœur pour ne rien éprouver dans ces moments dérangeants où le visage de son client se déforme, la bouche semblant chercher à mordre la base du cou. On l'a vu face à sa fille Anne. À cet instant, très bref, Michel Fourniret était un père. Cela n'enlève rien à la laideur insoutenable de ses actes. Guy Georges, lui aussi, avait eu aux assises de Paris des moments de bascule où il semblait submergé par son autre lui-même. «Lors de nos entretiens, nous avons surtout affaire au Fourniret qu'a décrit son frère, le «Michel blanc», pas le noir», note son avocat.

Il y a aussi les traits d'esprit de l'accusé qu'il faut supporter. Car Michel Fourniret est doté d'un sens de l'humour très particulier. Interrogé sur ses pulsions atroces, ne lance-t-il pas à Me Seban, sa bête noire : «J'en ai eu une il n'y a pas dix minutes (une pause). J'ai eu envie de vous tordre le cou» ? Dans l'absolu, cette saillie est amusante. Quand elle est formulée par un étrangleur, qui fait de son hideux métier une boutade, elle glace les sangs. À plusieurs reprises, la cour d'assises s'est esclaffée en même temps que Michel Fourniret : ces moments-là sont de ceux dont on se souvient avec gêne. «On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui», glisse lucidement Me Blocquaux, citant Pierre Desproges.

Défendre Michel Fourniret, estime-t-il dans une jolie formule, est «plus épuisant que fatigant». En deux mois, les joues de Me Blocquaux se sont creusées. À l'audience, il ne dit rien ou ­presque mais reste en éveil permanent. On dirait un boxeur qui serait autorisé à monter sur le ring mais en restant attaché aux cordes, condamné à encaisser les uppercuts de l'accusation et de la partie civile. À subir, puisque si la défense est obligatoire, la contre-attaque est ici plus qu'impossible : interdite.

Une dernière visite avant la plaidoirie

L'avocat avait soutenu que le huis clos exigé par son client aurait pu, qui sait, délier la langue de celui-ci. Puis, discrètement, il avait téléphoné aux membres de la famille de Michel Fourniret quand ce dernier lui avait confié que s'ils le lui demandaient, il parlerait. Impuissant, Me Blocquaux a constaté que ses proches l'ont prié de s'exprimer publiquement. Il a ensuite assisté au revirement du tueur : «Il était constamment pressé d'en venir aux faits, analyse-t-il, et constamment contredit, ce qui est normal. Mais quand, d'un coup, il s'est fait morigéner par l'avocat général comme un gamin qui a mis les doigts dans le pot de confiture, il a tiré le rideau. Nous avons essayé, en auxiliaires de justice peu contrariants, de le convaincre de parler à nouveau si, par exemple, Me Paul Lombard l'en priait, mais cette fois, c'était irrévocable.»

Allergique aux rodomontades de l'avocat général Nachbar comme aux provocations de Me Seban, Michel Fourniret n'est pas pour autant insensible à l'autorité paradoxe de plus pour un psychopathe de sa trempe. Il a été ébranlé par la crinière argentée et l'adroite humanité de Me Lombard : «M. Fourniret est assez intelligent pour ne pas tomber dans le piège de l'agressivité doucereuse ; il a assez de caractère pour résister à l'agressivité brutale, constate son conseil. Me Lombard l'a beaucoup impressionné, au point qu'il lui a adressé, écrits sur un petit bout de papier, deux vers de Victor Hugo, tirés de Booz endormi : «Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens mais dans l'œil du vieillard on voit de la lumière». Pour en authentifier la provenance, il a demandé à ses trois avocats de contresigner le billet»…

Avant de plaider, Me Blocquaux est allé voir, mardi matin, son client à la maison d'arrêt de Charleville-Mézières. Il lui a serré la main, «comme mes confrères de la partie civile ont serré celle des criminels qu'ils ont défendus», grince l'avocat, «choqué» que tous les avocats n'empruntent pas le même chemin, au palais de justice, pour gagner le prétoire, selon qu'ils sont du «bon» ou du «mauvais» côté de la barre. Michel Fourniret et Monique Olivier sont les seuls pensionnaires de cette vieille prison située place Winston-Churchill, l'une des plus charmantes du vieux Charleville. Les policiers du GIPN les ont surnommés «Alpha» et «Beta», sobriquets dérisoires qui ont pour seul mérite de rappeler que dans le couple, le plus dangereux, c'est l'homme. Ou alors, il fallait choisir «Alpha et Omega»…

L'avocat repense aux deux mois écoulés, à cet être qu'il défend sans y être franchement autorisé, ni par l'intéressé, ni par la société qui n'aime les «monstres» que quand ils jouent leur rôle d'épouvantails à badauds. «J'ai l'impression d'un déraillement, d'un grand déraillement», murmure Pierre Blocquaux en évoquant l'homme qui, tout à l'heure, repartira pour toujours en prison.
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MessageSujet: Re: 2008 - Procès Michel Fourniret   2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Icon_minitimeVen 30 Mai - 0:40

Perpétuité pour Michel Fourniret et Monique Olivier


C. M. (lefigaro.fr) avec AFP et AP 28/05/2008 | Mise à jour : 17:58 | Commentaires 27
2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 408af010
Crédits photo : AFP

Le tueur en série écope d'une peine incompressible. Celle de sa femme est assortie d'une période de sûreté de 28 ans.

Sans surprise, Michel Fourniret, 66 ans, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible devant la cour d'assises des Ardennes mercredi. Il était jugé pour sept meurtres de jeunes femmes ou adolescentes précédés de viol ou tentatives, et de trois agressions d'autres jeunes filles, qui étaient parvenues à lui échapper. A l'énoncé du verdict, Michel Fourniret, les cheveux et la barbe fraîchement coupés, est resté figé, les yeux fermés.

La peine de réclusion criminelle à perpétuité incompressible signifie que ce dernier ne pourra pas demander avant 30 ans, lorsqu'il sera âgé de 96 ans, une demande de libération conditionnelle. Au préalable, comme le prévoit la loi sur la rétention de sûreté, une commission pluridisciplinaire devra se prononcer sur sa dangerosité avant que la demande ne soit examinée par le tribunal d'application des peines. Mais pour Stéphane Durand-Souffland, chroniqueur judiciaire au Figaro, «Fourniret ne sortira jamais de prison; personne ne prendra le risque de le laisser sortir».

Monique Olivier, 59 ans, a été reconnue complice de plusieurs meurtres et condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 28 ans. Poursuivie comme coauteure d'un des sept meurtres, elle a finalement été reconnue coupable de complicité dans ce crime et a échappé à la peine maximale applicable. L'avocat général avait requis contre elle la perpétuité assortie d'une période de sûreté de 30 ans.

Les deux époux ont désormais dix jours pour faire appel. Michel Fourniret a d'ores et déjà annoncé qu'il «accepterait sa condamnation», mais on ignore encore ce que fera Monique Olivier.

Les familles des victimes sont en tout cas «satisfaites» de cette double condamnation. «Je respire», a reconnu Marie-Jeanne Laville, mère d'Isabelle tuée en 1987 dans l'Yonne, en soulignant avoir «craint» que Monique Olivier «ait beaucoup moins et sorte trop tôt». Les jurés de la cour d'assises des Ardennes «ont choisi une bonne solution. C'est une décision intelligente», a déclaré de son côté le père de Fabienne Leroy, tuée en 1988 dans la Marne. «Le verdict est équilibré. Si Monique Olivier fait appel, elle risque 30 ans», la peine qu'avait réclamée l'avocat général, a relevé Jean-Pierre Leroy. Et maintenant ? «On va essayer de reprendre une vie à peu près normale» a-t-il affirmé.
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MessageSujet: Re: 2008 - Procès Michel Fourniret   2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Icon_minitimeVen 30 Mai - 0:42

«Fourniret ne sortira jamais de prison»


Propos recueillis par Charlotte Menegaux (lefigaro.fr) 28/05/2008 | Mise à jour : 17:58 |

AUDIO - Stéphane Durand-Souffland, chroniqueur judiciaire au Figaro, nous fait revivre le verdict de la cour d'assises à l'encontre du tueur en série et de sa femme.
Mercredi, la cour d'assises des Ardennes a rendu un verdict sans surprise à l'encontre de Michel Fourniret : le tueur en série est condamné à perpétuité incompressible, la peine maximale du code pénal. La peine de prison à perpétuité de Monique Olivier a été assortie d'une période de sûreté de 28 ans.


Revivez ces instants avec notre envoyé spécial à Charleville-Mezières :

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/05/28/01016-20080528ARTWWW00530-fourniret-ne-sortira-jamais-de-prison.php
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MessageSujet: Re: 2008 - Procès Michel Fourniret   2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Icon_minitimeVen 30 Mai - 0:43

Soulagement et satisfaction dans les Ardennes


De l'un de nos envoyés spéciaux à Charleville-Mézières Angélique Négroni 28/05/2008 | Mise à jour : 22:22 |

.
Après un procès éprouvant, public et parties civiles ont salué le verdict. «Personne ne souhaite un appel», a déclaré le père d'une victime.

En deux mois de procès à Charleville-Mézières, le public, venu plus nombreux mercredi pour le dernier jour d'audience, a eu le temps de prendre ses marques. Première obligation de la journée : ne pas manquer le convoi qui transporte le couple Fourniret-Olivier au palais de justice. Massé derrière un grillage, il a pu huer et siffler une dernière fois mercredi les accusés et crier «En enfer».

Ici, dans la petite ville des Ardennes, les gens se saluent. «On s'est fait de nouvelles connaissances», reconnaît presque enjouée Joëlle, une retraitée de 63 ans qui a suivi avec attention les débats. Mais pour ce dernier jour, de nouveaux visages apparaissent dans le public comme ce Belge particulièrement visible en tenant une grande corde avec laquelle il a fait un nœud coulant. «C'est pour pendre Fourniret et Olivier.» Un numéro vite interrompu par les CRS.

Être aux premières loges

Seconde obligation : prendre les meilleures places. «J'espère pouvoir m'installer dans la salle où se déroule l'audience», glisse Josiane qui veut éviter les deux autres pièces où l'on suit les débats sur écran. Dès 11 heures, la foule a envahi le tribunal et joue des coudes derrière les portiques de sécurité dans une ambiance surréaliste. Entre les uns qui avalent leur casse-croûte, les autres qui sont assis par terre ou qui font salon bruyamment dans la cour, on se croirait dans les allées d'une foire quelconque. Avec toutefois, une tension particulière, de celle qui plane juste avant les orages.

Être prêt pour entendre la décision des jurés est l'ultime obligation de la journée. Peu avant 15 heures, le silence se répand. Chacun retient son souffle. À l'énoncé du verdict, un discret «Ouais !», s'échappe d'une des salles du public, toutes bondées. On ne perçoit pas d'émotion mais plutôt une forme de soulagement général de voir ce procès s'achever enfin.

Puis la folle agitation reprend. La nuée de micros se tend vers les victimes et leurs avocats. «Personne ne souhaite un appel», déclare Jean-Pierre Leroy, le père de Fabienne, violée et assassinée à 20 ans, qui se dit satisfait des peines qui ont été prononcées. Le palais se vide aussitôt. Les prochaines journées au tribunal vont paraître bien calmes à l'huissier, Jacques Hennequin. Mais pour «Trotte-menu», ainsi gentiment baptisé par les familles des victimes, ce ne sera pas un mal. «Car je suis fatigué d'avoir navigué entre les uns et les autres. Tout au long du procès, j'ai assisté les parties civiles. Et puis, j'ai aussi beaucoup pleuré.»
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MessageSujet: Re: 2008 - Procès Michel Fourniret   2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Icon_minitimeVen 30 Mai - 0:45

Le parcours carcéral qui attend le couple Fourniret


Laurence de Charette 28/05/2008 | Mise à jour : 22:27 | Commentaires 14
2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Ed60f810
Le couple devrait demeurer à la maison d'arrêt de Charleville-Mézières avant d'être transféré temporairement à Fresnes (DR).
C'est, en théorie, à 91 ans que Michel Fourniret pourra demander un aménagement de peine. Des experts se prononceraient alors sur sa dangerosité.


La «vraie» perpétuité à laquelle a été condamné Michel Fourniret durera au minimum trente ans, et mènera vraisemblablement le condamné à passer le reste de ses jours sous les verrous. Cette peine exceptionnelle, la plus sévère du droit français, exclut en effet toute libération conditionnelle, permission ou sortie pendant trois décennies. Avant qu'il puisse poser la question d'un hypothétique aménagement de peine, Michel Fourniret serait donc âgé, en théorie, de 91 ans puisque l'Ardennais, âgé de 66 ans aujourd'hui, a déjà purgé cinq ans de détention provisoire. Ce terme atteint, il pourrait s'adresser au juge d'application des peines, mais là encore, les textes sur la perpétuité «incompressible» prévoient une procédure exceptionnelle : un collège d'experts devrait auparavant se prononcer sur sa dangerosité. Michel Fourniret devrait passer la fin de sa vie emprisonné, à moins de faire l'objet d'une suspension de peine pour raison médicale. L'amendement dit «Papon» peut s'appliquer si le «pronostic vital» d'un détenu est engagé et si l'on ne craint plus la récidive.

La peine prononcée à l'encontre de Monique Olivier, 59 ans, par la cour d'assises des Ardennes est à peine un peu plus souple : elle ne pourra prétendre à un aménagement de peine qu'après 28 ans passés en détention ; c'est-à-dire à 83 ans, compte tenu de la détention provisoire. Elle dispose toutefois d'un délai de 10 jours pour faire appel.

«Établissement pour peine»

Pour l'heure, le couple devrait toutefois demeurer encore quelque temps à la maison d'arrêt de Charleville-Mézières. Ils sont tous les deux mis en examen et sous mandat de dépôt depuis mars dernier dans deux autres affaires criminelles instruites dans la préfecture des Ardennes. Une confrontation entre les deux membres du pacte sanglant devrait d'ailleurs avoir lieu fin juin, dans l'affaire du meurtre de Joanna Parrish. Tant que leur dossier n'est pas définitivement clos, Michel Fourniret et Monique Olivier ne peuvent pas être placés dans un «établissement pour peine», ces prisons spécialement conçues pour les personnes condamnées à de longues peines.

La petite maison d'arrêt de Charleville-Mézières qui d'habitude n'abrite pas de femme a été spécialement aménagée pour recevoir ces deux détenus particuliers pendant le procès : 220 000 euros de travaux ont été consacrés à des équipements spécifiques et un renforcement de la sécurité. L'administration pénitentiaire a notamment été attentive à protéger de la vue de tous les cellules individuelles des deux prisonniers, et même leur cour de promenade.

Ce dispositif est «très lourd pour la maison d'arrêt, qui a dû se délester d'une partie des autres détenus», témoigne toutefois un magistrat. Michel Fourniret et Monique Olivier devraient donc à court terme être transférés dans une autre maison d'arrêt pour attendre séparément la fin de l'instruction. Une fois la peine définitive prononcée, ils seront envoyés chacun à Fresnes. Leur personnalité sera alors décortiquée pendant plusieurs jours par le centre national d'orientation, une équipe de spécialistes, qui décidera de leur affectation dans un établissement carcéral pour les années à venir.
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MessageSujet: Re: 2008 - Procès Michel Fourniret   2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 Icon_minitimeLun 2 Juin - 13:11

Fourniret : Monique Olivier ne fera pas appel du verdict


O.W. (lefigaro.fr) avec AP et AFP 02/06/2008 | Mise à jour : 10:35 |
2008 - Procès Michel Fourniret - Page 3 D5e56911
Monique Olivier, le 29 mai, à Charleville-Mézière, avec son avocat Me Richard Delgenes.

La femme du tueur en série estime «avoir été entendue» par la cour d'assises de Charleville Mézières, selon son avocat. Elle veut maintenant «divorcer le plus vite possible» de Michel Fourniret.

«Ne pas imposer un deuxième procès aux familles». Voilà pourquoi Monique Olivier ne fera pas appel de sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 28 ans, a annoncé l'un de ses avocats lundi.

Dans une interview à l'Est Républicain, Me Richard Delgenes explique que Monique Olivier a pris cette décison vendredi, deux jours après le verdict. L'épouse du tueur en série qestime avoir été entendue par la cour d'assises de Charleville Mézières, qui a séparé son cas de celui de Michel Fourniret.

«Quand elle est arrivée devant la cour d'assises, à l'ouverture du procès, elle a indiqué qu'elle était à sa place en prison, qu'elle comprenait. Elle voulait simplement que la cour reconnaisse qu'elle n'avait pas tué Jeanne-Marie Desramault (...) Pour elle, il était très important que la justice fasse une différence entre elle et Michel Fourniret», explique-t-il. Une autre raison a également motivé la décision de Monique Olivier, selon Me Delgenes : elle «ne souhaite pas imposer un deuxième procès aux familles des victimes».

L'appel constituait pourtant «un réel enjeu» pour Monique Olivier âgée aujourd'hui de 59 ans, explique son avocat. «Nous aurions pu espérer faire baisser la peine de sûreté de quelques années. De 28 à 22 ans au maximum, dans l'hypothèse où tout se passait bien», souligne-t-il. Mais « elle a considéré que l'enjeu n'en valait pas la peine».

«Divorcer le plus vite possible»

A présent, ce que «Monique Olivier souhaite, c'est divorcer le plus vite possible». Il affirme ainsi : «vendredi, quand sa décision pour l'appel a été prise, elle m'a dit: “je ne veux plus de ce type-là”». Et l'avocat d'avancer que «si Monique Olivier avait divorcé avant, on l'aurait sans doute soupçonnée de vouloir, avant le procès, se désolidariser de son mari meurtrier».

Monique Olivier a été condamnée pour complicité dans quatre meurtres et un viol attribués à Michel Fourniret. La cour d'assises des Ardennes ne l'a finalement pas reconnue co-auteur du meurtre de Jeanne-Marie Desramault pour lequel elle risquait une période de sûreté de 30 ans.
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